Justice & Human Security in Africa
Concept: HUMAN SECURITY - SECURITE HUMAINE
FRANCAIS
Le concept de « sécurité humaine » ou « sécurité des personnes » a influencé tant la théorie que la pratique et il a été le sujet de nombreux débats animés.
Le concept de «sécurité humaine» est récent. Plusieurs définitions sont émises sur le concept de «sécurité humaine».
- La première est la plus simple ; elle a été donnée par Frédérico MAYOR, l’ancien directeur de l’UNESCO : pour lui, la sécurité humaine se confond avec la «protection» et la «défense de la dignité humaine» et il revient à l’ONU d’en promouvoir toutes les dimensions. En fait, elle s’identifie avec les droits de l’homme qui sont universels et indivisibles.
- La deuxième définition a été formulée par Kofi ANNAN, l’ancien Secrétaire général des Nations-Unies, dans le Plan d’action pour le XXIe siècle, présenté le 3 avril 2000 à l’Assemblée générale, dans un Rapport détaillé qui définit l’ordre du jour du Sommet du Millénaire des Nations Unies qui s’est tenu à New York du 6 au 8 septembre. Lui établit un lien direct entre mondialisation, gouvernance internationale et sécurité humaine. Il écrit : «Au lieu de faire des milliards de laissés pour compte, la mondialisation doit devenir une force positive pour tous les peuples du monde : c’est là notre plus grand défi. Pour profiter à tout un chacun, elle doit certes s’appuyer sur les dynamiques du marché mais elle doit aller bien au-delà. Elle doit nous servir à bâtir ensemble un avenir meilleur pour l’humanité entière, dans toute sa diversité. […] Nous devons apprendre à gouverner mieux, et à gouverner mieux ensemble… Le plus important, c’est que l’être humain soit au centre de tout ce que nous faisons». Il regroupe alors les problèmes les plus urgents des peuples sous trois rubriques principales, dont chacune se rapporte à un des droits fondamentaux de l’être humain : le droit de vivre à l’abri du besoin, le droit de vivre libéré de la peur et le droit, pour les générations futures, d’hériter d’une planète où elles pourront survivre.
Ainsi, il sied pour notre part de conclure que , l’expression « sécurité humaine » a été forgée par les Nations Unies pour conceptualiser une vision holistique de ce que serait la condition humaine, si les menaces qui pèsent sur l’être humain étaient mieux maîtrisées : de l’insécurité liée aux conflits, à la vulnérabilité sanitaire, en passant par la malnutrition et les persécutions.
ENGLISH
Human security is an emerging paradigm for understanding global vulnerabilities whose proponents challenge the traditional notion of national security by arguing that the proper referent for security should be the individual rather than the state. Human security holds that a people-centered view of security is necessary for national, regional and global stability.
'Freedom from fear' and 'freedom from want' have become the catch phrases of an approach to security called human security. Often referred to as 'people-centred security' or 'security with a human face', human security places human beings—rather than states—at the focal point of security considerations. Human security emphasizes the complex relationships and often-ignored linkages between disarmament, human rights and development. Today all security discussions demand incorporation of the human dimension.
16 janvier, 2010
République Démocratique du Congo : De « Zéro » aux « Héros » Nationaux, Rien qu’un Pas ?
Par : Prof. YAV KATSHUNG JOSEPH∗
I. Liminaires
Le mois de janvier amorce une nouvelle année et en République Démocratique du Congo (RDC), ce mois est plein de signification car comprend en lui seul trois voire quatre grands événements historiques. Si le 1er janvier est le premier jour de l’année nouvelle, classé jour de festivité, le 4 janvier lui, symbolise la journée des martyrs et des morts. Bien plus, les 16e et 17e jours symbolisent les journées de commémoration de deux héros nationaux : Mzee Laurent Désiré Kabila et Patrice Emery Lumumba.
Ainsi, alors que nous célébrons le 49eme anniversaire de la mort de Patrice Emery Lumumba et le 9eme de Mzee Laurent Désiré Kabila, il est opportun de cogiter sur le contour et l’évolution de la notion de « héros national » en RDC en vue d’en dégager des perspectives patriotique et républicaine.
II. Patrice Emery Lumumba et Laurent-Désiré Kabila: Deux héros incontestés ?
Patrice Emery Lumumba, fut le 1er Premier Ministre du Congo indépendant et sera assassiné le 17 janvier 1961 soit quelques mois après l’indépendance de notre pays. Quarante ans après, ce fut le tour de Mzee Laurent-Désiré Kabila, qui fut assassiné le 16 janvier 2001, soit un jour avant la commémoration de l’anniversaire de la mort de Patrice Emery Lumumba. Simple coïncidence ou le destin de deux fils de la RDC épris de combat pour l’émancipation du peuple congolais ?
Ainsi, le 16 et le 17 janvier sont des journées dédiées aux Héros Nationaux Patrice Emery Lumumba et Mzee Laurent-Désiré Kabila honorés pour leur suprême sacrifice à la cause de la Nation en inculquant le peuple congolais de l’idéal de ne jamais trahir la patrie. Mais une question nous vient à l’esprit : Faut-il mourir pour avoir le titre honorifique de héros national ? Patrice Emery Lumumba et Mzee Laurent-Désiré Kabila n’ont-ils pas de leur vivant fait preuve d’amour pour la mère patrie ?
Ainsi, l’on peut affirmer sans crainte d’être contredit que la mort de Patrice Lumumba et Laurent Désiré Kabila est une leçon pour le peuple Congolais en ce sens que –comme l’affirme André Malraux-, dans la vie des peuples et des nations, la mort pour la patrie se transforme bien en destin digne d’éloges et qui cimente le patriotisme des vivants dans la poursuite de conquête de la liberté et du plein épanouissement.
À l’heure des commémorations de nos héros nationaux et surtout pendant que nous nous préparons à fêter le jubilé d’or de notre indépendance, cette pensée doit nous interpeller. Patrice Emery Lumumba et Laurent-Désiré Kabila ne sont pas morts pour rien. Ils doivent nous servir de modèle pour la renaissance de la RDC, une RDC renouvelée, ressuscitée pour son développement. Puisse que cela se réalise !
III. D’autres héros pour la RDC ?
À moins que la mémoire nous trahisse, durant le régime du feu Président Mobutu, les personnes suivantes furent retenues comme héros nationaux du Congo-Kinshasa : Kasavubu , Lumumba et Maman Antoinette Mobutu. Faut-il dès lors allonger la liste de nos héros nationaux Joseph Lumumba et Laurent Désiré Kabila ? N’y a-t-il pas d’autres personnalités qui ont marquées l’histoire et la vie de notre pays et qu’en conséquence, il faille que nous puissions leur retourner l’ascenseur ? Les points suivants essaieront de relancer le débat afin que justice soit faite et/ou que la cause soit entendue.
3.1. Joseph Kasavubu, père de l’indépendance nationale, mais pas un héros ?
Y a-t-il une nécessité de proclamer le premier président du Congo, Mr. Joseph Kasa-Vubu, « père de l’indépendance nationale » et à ce titre, « héros national », à l’instar de Lumumba et Laurent-Désiré Kabila ? Sans répondre directement à cette question, il sied de reconnaître que des efforts sont fournis dans ce sens.
En effet, sous une bonne note, l’année 2010 fut décréter « année du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC ». Et qu’au-delà des activités festives, le Président Joseph Kabila voudrait marquer un temps d’arrêt pour reconstituer la mémoire collective des Congolais sur l’histoire du pays, sur ses hommes, ses grands événements, ses hauts faits depuis l’accession à l’indépendance jusqu’au 30 juin 2010. C’est dans ce cadre que la commémoration lundi 4 janvier 2010, du 51ème anniversaire des Martyrs de l’Indépendance a été marquée à Kinshasa par une cérémonie de pose de première pierre d’un monument dédié au premier président de la RDC, feu président Joseph Kasa-Vubu, sur la place du Rond-point « Kimpwanza ».
Notons que ce monument, de cinq mètres de haut en bronze, sera érigé avec le concours de la République démocratique de Corée et devra être inauguré avant le 30 juin 2010, date du Cinquantenaire de l'indépendance de la RDC. Ainsi, ce monument sera le troisième érigé dans la capitale congolaise, en mémoire des hautes personnalités de la RDC, après celui de Patrice Emery Lumumba, et de Mzee Laurent-Désiré Kabila.
3.2. Joseph Désiré Mobutu : Ne mérite-t-il pas le titre d’héros national ? À tout le moins, ne faut-il pas rapatrier sa dépouille ?
Mobutu Sese Seko, né le 14 octobre 1930 est décédé le 7 septembre 1997 à Rabat au Maroc ou il vivait en exil après avoir été chassé du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila.
Ayons le courage de le dire, tout n’a pas été que rose durant le règne du Maréchal Mobutu. Mais, la réalité est qu’il fut le second président du Zaïre /RDC et a eu à marquer l’histoire de ce pays après un règne de 32 ans. Et à ce titre, il mérite d’être honoré.
Treize ans après sa mort, n’est-il pas temps que le rapatriement de la sa dépouille soit effective afin que le second président de la RDC soit enterré « dignement » au pays ?
Des démarches pour rapatrier le corps du maréchal Mobutu ont été entreprises depuis plusieurs années par sa famille auprès des autorités congolaises, qui affirment n’y voir aucun inconvénient. Mais, il est temps de matérialiser cela avant le 30 juin 2010 afin de rester constant avec la logique du Président Joseph Kabila qui voudrait marquer un temps d’arrêt pour reconstituer la mémoire collective des Congolais sur l’histoire du pays, sur ses hommes, ses grands événements, ses hauts faits depuis l’accession à l’indépendance jusqu’au 30 juin 2010. Ne pas le faire pour le feu Mobutu serait une incohérence
3.3. Moïse Tshombe: Le Héros Katangais et/ou national dans les oubliettes de l’histoire ?
Moïse Tshombe est ancien président de l’Etat Indépendant du Katanga et ancien Premier Ministre du Gouvernement de Salut Public (juillet 1964 à octobre 1965) de la République du Congo sous la présidence de Joseph Kasavubu. Il faut le reconnaître, Moïse Tshombe a présenté pendant longtemps le courage et l’espoir pour nombreux de nos concitoyens. Cet homme, n’a cessé d’être une personnalité, grâce à ses alliances traditionnelles, grâce à sa longue réussite contre vents et marées, grâce surtout à son expérience politique. Une personnalité avec laquelle, qu’elle soit au pouvoir, dans l’opposition, emprisonnée ou morte, les futurs artisans d’un Katanga pacifique devront compter.
Mais la ou le bat blesse, c’est quand l’on semble oublier ses œuvres et actions. Pourquoi refuser à Moïse Tshombe cet honneur? Pourquoi pas de monument public ou d’avenue en son nom ? Alors que les membres de son gouvernement sont immortalisés à travers le pays ou au Katanga (Jason Sendwe, Munongo, etc), lui non. À part la place dite Moise Tshombe à la poste, du reste, consacrée par aucun texte jusqu’à ce que d’aucuns la surnomme « place Wakishaaa » ! N’a-t-il réellement rien fait pour le Katanga et la RDC pour mériter ce sort ?
Si le grand hôpital général du Katanga porte le nom de Jason SENDWE, le stade de la Kenya est devenu « Stade Kibasa » pourquoi l’aéroport de la Luano ne sera pas rebaptisé « Aéroport International Moïse TSHOMBE », étant la grande porte d’entrée au KATANGA comme Charles de Gaulle à Paris. Il est donc temps que les tenants du pouvoir au Katanga aient le courage et l’humilité d’emboîter le pas du Président Kabila en reconstituant la mémoire collective des Congolais sur l’histoire du pays, sur ses hommes, ses grands événements, ses hauts faits depuis l’accession à l’indépendance jusqu’au 30 juin 2010.
V. Le peuple congolais, aussi un héros ?
Cette question n’est pas mal posée. Nous avons des compatriotes qui sont morts pour sauver cette nation mais y’en a aussi qui sont encore vivants et au service de la patrie.
En effet, au vu de toute la souffrance que connaît ce vaillant peuple, qui n’a eu que seul péché d’être né et de vivre dans un pays au cœur de l’Afrique, dans lequel le miel et le lait tombent sans relâche. Malgré les convoitises et hégémonismes de certains pays et lobbies voire des certains de ses fils et filles, conflits internes et internationaux, pillages des ressources naturelles, etc.
Le peuple congolais n’a que trop souffert, dans l’ensemble depuis bientôt 50 ans ; mais, il est resté debout comme le lui recommande son hymne national. Voilà l’héroïsme vivant et incontesté que nous recommandons à tous ceux qui se réclament appartenir à la nation congolaise. Bonne commémoration et bonne préparation du jubilé de notre indépendance.
© Contrôle Citoyen, 16 janvier 2010